J’ai décidé d’ajouter une nouvelle rubrique au blog, qui sera intitulée Vegan Rageux. Vous y trouverez certaines de mes conversations avec des omnis, ou bien des critiques d’articles/émissions qui susciteront chez vous divers réaction: rire, colère, tristesse… N’hésitez pas à me dire ce que VOUS auriez répondu! Peut être même que ça vous inspirera des arguments si vous vous retrouvez dans la même position que moi!
J’aimerai décortiquer avec vous aujourd’hui un article paru dans la version web du Figaro le 12/01/2016, intitulé Infliger à nos enfants un menu végétarien à la cantine serait dangereux. cet article a été écrit par le professeur Jean-Marie Bourre, membre des Académies de médecine et d’agriculture, ancien directeur des unités Inserm de neuro-toxicologie puis de neuro-pharmaco-nutrition.
Commençons tout d’abord par le titre à charge, avec pour premier mot le verbe « infliger ». Infliger, selon le Larousse c’est appliquer une peine à quelqu’un, imposer quelque chose de pénible. Ce mot appelle ici à nos émotions: infliger un mode de vie alimentaire à nos enfants? Cela doit forcément être mauvais alors! Autant dire que cet article, dès le titre, nous donne peut d’espoir sur son contenu scientifique.
Jean-Marie Bourre, ancien directeur à l’Inserm? Oui, mais quand on sait qu’un autre ancien directeur (Christian Bréchot) a été mêlé à une affaire de conflits d’intérêts, on se doute qu’à l’Inserm ils ne sont pas DU TOUT concernés par les pressions des lobbys. Pas du tout. (D’ailleurs cette affaire a commencé avec un article du Figaro. Il est beau le journalisme…) Et puis le monsieur est membre à l’Académie d’agriculture, ce qui fait déjà un premier conflit d’intérêt. Il va me plaire cet article!
Bref, attaquons nous à l’article lui même. Accrochez-vous, ça risque d’être un peu long.
Pourquoi avoir besoin de se poser ces questions, alors que la réponse pourrait sembler évidente?
Cette phrase concerne le fait de devenir végé, car selon Bourre, « depuis quelques années, dans les médias, nous subissons la pression des partisans du végétarisme, voire du végétalisme… ». Intéressant de relever le mot « partisans » et la suspension en fin de phrase. On sent direct que le mec, il est là pour casser du végé. Alors oui, pourquoi se poser cette question si évidente? Ben je sais pas vous, mais étant partisane végé depuis 2 ans, j’ai jamais remarqué que ce soit évident pour aucun omnivore, au contraire. Pauvres omnivores qui subissent une immense pression – que dis-je- propagande médiatique! Ça doit être dur de penser à tout ça quand on s’endort le soir. C’est vrai, je le reconnais, les omnivores sont persécutés: tous les médias ne parlent que de ça, plus aucun restaurant ne propose de steak tartare ni de galette jambon-fromage, tous les bouchers de France ont fermés, et acheter de la viande de chat au marché noir est passible d’une lapidation sur la place publique. Je sais pas vous, mais ça me tire une larmichette. Heureusement, Bourre est là pour contre-balancer cette pression négative qui opprime les omnivores! Ouf!
Les affirmations pro-végétariennes émanent de différentes sensibilités […] mais ne font jamais référence à la nutrition, discipline socle de notre mode d’alimentation, si ce n’est pour signaler que des compléments alimentaires sont indispensables pour équilibrer l’alimentation végétalienne, ce qui est pour le moins paradoxal.
Whaaaaat? Ouais, je l’ai dit en anglais tellement je suis shoked by cette affirmation. Je conseillerai à Bourre de se renseigner (il me semblait que l’Inserm était une institution avec beaucoup d’érudits, je me suis visiblement trompée). Bourre connait-il, par exemple, le travail du Dr. Campbell, avec son livre The China Study (En français L’enquête Campbell ). Un livre qui ne contient pas moins de 752 ( SEPT CENT CINQUANTE-DEUX) références bibliographiques tirées d’études scientifiques pour étayer ses propos. Du lourd quoi. Monsieur Bourre n’en fourni dans cet article aucune. Zéro. Nada. Niet. Tout de suite, il devient beaucoup, beaucoup moins crédible.
[… ] des compléments alimentaires sont indispensables pour équilibrer l’alimentation végétalienne, ce qui est pour le moins paradoxal.
Bourre peut-il me citer UNE maladie ou déficience que seul les végés ont? Seuls les végés, pas les omnivores? Je peux déjà vous donner la réponse: aucune. Pourquoi les magasins et les pharmacies sont remplis de compléments alimentaires depuis des années? Juste pour les végés? Pourtant, je connais pas mal d’omnis qui se supplémentent en fer, en calcium, magnésium… Et puis si on veut parler de la vitamine B12, la seule que les végétaliens ne peuvent obtenir par leur alimentation, rappelons que l’industrie de la viande supplémente les animaux avec de la B12 par des production de laboratoire (cette vitamine est produite par une bactérie). Alors expliquez moi la différence entre se faire une injection de B12 directement sortie du laboratoire, ou alors consommer de la viande qui s’est faite injectée en B12 qui sort du laboratoire. Cette histoire de compléments est donc de l’hypocrisie pure.
« Le débat a pris récemment une tournure inacceptable avec la proposition d’infliger à nos enfants une solution végétarienne dans les cantines scolaires. » Il est bien vindicatif ce Monsieur Bourre!
[…] faute de lait et de produits laitiers, il est impossible de satisfaire nos besoins réels en calcium et d’apporter plus de 50 % des quantités recommandées. À défaut de produits de la mer, il est également difficilement envisageable d’atteindre la moitié des apports recommandés en oméga-3, en vitamine D, en iode, etc.
Je suppose que Monsieur Bourre parle a présent des enfants, car il sait bien sûr que les adultes n’ont pas besoin de lait, car ils sont adultes… Et un enfant sevré n’a pas besoin de lait, puisqu’il est… sevré! Oui! C’est pas évident pour tout le monde ça. Pas quand on est à l’Inserm en tout cas.
Consommer des protéines animales, c’est pisser du calcium. En effet, la protéine animale acidifie l’organisme, et devinez ce qui neutralise cette acidité? Le calcium, pardi! Donc c’est super efficace de boire du lait! Ils le savent pas ça, à l’Inserm? Et puis quand on constate que les pays avec les plus grands taux d’ostéoporose sont ceux qui consomment le plus de produits laitiers, ça fait sourire. Vous pouvez d’ailleurs trouver ici la ration de calcium par aliment d’origine végétale. Quant à la vitamine D, elle est synthétisée par l’organisme suite à l’exposition au soleil. Et pour ceux qui sont peu exposés au soleil, aucun soucis: on trouve la vitamine D dans des céréales, du pain, les oranges, ainsi que dans les laits de riz et de soja.
Concernant, les oméga-3, il vaut mieux les consommer sous formes de plantes (noix, haricots rouges, courge, graines de lin et autres) que par des produits de la mer. Pourquoi? Parce qu’ils contiennent aussi de mauvaises graisses, sont dépourvus de fibres (essentielles à la digestion et à la prévention des cancers), et sont remplis de polluants (oui, la mer, c’est dégueulasse).
À propos de l’iode, il est vrai que les personnes mangeant du soja peuvent avoir besoin de consommer plus d’iode. Mais heureusement, on peut trouver bien assez d’iodes en consommant des algues. La nature est bien faite, non?
Il convient de rappeler que la vitamine A n’existe que dans le règne animal (nous pouvons la fabriquer à partir du bêta-carotène végétal, mais avec un rendement médiocre, qui diminue avec l’âge).
Des chercheurs ont étudié la fréquence de la dégénérescence maculaire en fonction de la nourriture. Pour faire court, ils ont découvert qu’elle pouvait être diminuée par un apport élevé de caroténoïdes (brocoli, carotte, épinard, chou vert frisé, courge, patate douce et autres). Le risque de maladie diminuait de 88% lorsque les gens consommaient ces légumes cinq fois ou plus par semaine, par comparaison à ceux qui n’en mangeait qu’une fois par mois au moins! Au contraire, les suppléments en vitamine A synthétique, C ou E n’étaient pas bénéfiques. La consommation de caroténoïdes diminue aussi le risque de cataracte. Mangez toute la viande que vous voulez, ça ne vous sauvera pas. Les végétaux oui!
« les œufs augmentent l’absorption des caroténoïdes des végétaux » Manger des noix a le même effet.
L’un des deux acides gras insaturés oméga-3 (le DHA) est strictement animal.
Il est vrai que les plantes contiennent de faibles taux de graisse, mais ce taux permet parfaitement à l’enzyme ALA de les convertir en EPA et DHA. Consommer trop de graisses rend au contraire cette conversion difficile. Vous êtes prévenus. Aucun effet positif n’a été démontré lors de la consommation de supplément en oméga-3 ou en huile de poisson.
Seul le fer d’origine animal (viande rouge et boudin noir) disponible sous une forme particulière (dénommée héminique) est largement biodisponible ; alors que le fer d’origine végétale ne l’est que très peu (seulement 2 %).
Les enfants et adultes ne consommant pas de viandes rouges n’ont pas de risque de déficience en fer. Même si, en effet, le fer des légumes verts, légumineuses, fruits est moins bien absorbé par l’organisme, ils apporte une quantité satisfaisante de fer à l’organisme. On sait d’ailleurs que la consommation de viande rouge est directement liée au risque de développer des cancers, un diabète de type 2 ou encore des maladies cardiaque. C’est vraiment ce que vous souhaitez à vos enfants?
En raison de leur composition, les protéines de l’œuf constituent la référence, à tous les âges de la vie, et d’une façon générale, les protéines animales sont de qualité biologique optimale.
Ah, les oeufs. Saviez-vous qu’un oeuf contient plus de cholestérol qu’un Big Mac? 60% des calories de l’oeuf sont de la graisse. Les oeufs augmentent le risque de développer du diabète de 68%, une maladie cardiaque de 19%, un cancer létal de la prostate de 81%. Consommer seulement 1,5 oeuf par semaine multiplie le risque de développer un cancer du colon par 5! C’est vraiment ce que vous souhaitez à vos enfants? Au contraire, les protéines contenues dans les légumes, les légumineuses, ou encore les céréales contient bien assez de calories, sans cholestérol. Rappelons qu’une trop grande consommation de protéines est nuisible à l’organisme, étant liée à l’ostéoporose, à certains cancers, des maladies rénales et cardiaque.
Pour conclure, je m’interroge fortement sur la qualité des éléments présents à l’Inserm, et j’ai peur pour la recherche française. J’ai peur aussi pour le journalisme à sensation, qui ne donne jamais de preuves.
J’espère que cette critique d’article vous a plu, n’hésitez pas à donner votre avis!
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